Utilisateur:Charlene Cicero/Sandbox

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Il nous arrive parfois de douter face à une information qui nous est présentée tant elle semble farfelue ou difficile à relier avec nos connaissances. Pourtant, dans cette agrégation de vraies et de fausses informations, la véracité des faits ne se vérifie pas toujours à leur probabilité de réalisation. Par ailleurs, pouvez-vous affirmer avec certitude que le président actuel des Etats-Unis d’Amérique a eu une relation de 10 mois avec une ancienne top model de playboy ?

Ou encore que Mark Zuckerberg compte vraiment fermer Facebook ? Qu’un « train de caca » a été bloqué en Alabama ? Et enfin qu’une adolescente américaine a avorté en live en vue de récolter des bitcoins de donation pour un planning familial ?

Mais avant de vous donner des réponses toutes faites à ces questions, nous vous invitons à vous questionner sur votre sens critique mais également à en apprendre davantage sur le phénomène des « Fake News ». Car comme vous le savez, une personne avertie en vaut deux…

Rappresentazione grafica della parola "Fake News" in termini satirici.

Que savez-vous sur le sujet ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous avons retenu les témoignages de trois personnes résidant en Belgique afin d’examiner leur perception des fake news. Nous leur avons donc posé cette question : « Que signifie le terme « fake news » pour vous ? »

Pour Clément, 19 ans, « les fake news à la télé, c’est l’exagération d’un sujet, c’est quand on juge trop vite, qu’on n’a pas assez de recul, et puis on se rend compte que ce n’était pas ça. C’est aussi lié aux préjugés. Par exemple, s’il y a un attentat on va tout de suite dire que c’est des musulmans. Sur Youtube, le but des fake news c’est aussi d’avoir le plus de « vues », on fait un truc aguicheur, et puis en fait c’était pas vrai. C’est aussi du bouche-à-oreille, quand tu exagères ou que tu mens pour attirer l’attention et te rendre intéressant ».

Pour Gwendy, 25 ans, « je pense que c’est comme les rumeurs : ça fait parler les gens, ça fait de l’audience. Même si c’est faux, les gens en parlent quand même et réagissent, et c’est d’ailleurs le but recherché. Plus il y a de réactions, mieux c’est. C’est un peu comme si on voulait l’avis des gens, si ça se passait réellement. Et beaucoup se feront prendre dans le panneau parce qu’ils ne vérifient pas la source. ».

Pour Martine, 64 ans, « Ce sont des informations tronquées ou fausses pour manipuler l’opinion publique et ce dans des domaines divers : la politique, la culture, etc.  C’est manipuler les masses pour qu’elles prennent position en faveur ou en défaveur d’une personne afin de servir des intérêts obscurs ».

Face à ces croyances, affirmations, ou ébauches de définitions nous remarquons des avis semblables mais aussi divergents sur certains points. Mais qu’en est-il vraiment ?



Personnalité et complotisme[modifier | modifier le code]

Les traits de caractère relatifs aux croyances de complots spécifiques[modifier | modifier le code]

Anomie[modifier | modifier le code]

L'anomie est la variable la plus prédictive concernant la croyance aux complots spécifiques[1].

Les caractéristiques de la variable sont représentées par le fait que les personnes aliénées de la société n'acceptent pas les opinions sociétales prédominantes sur de nombreux sujets variés. Les explications de différents événements données par les organismes ne suffisent pas et les théoriciens en vont à rejeter le bien-fondé des sources [2].

Il convient de noter que Ben Goertzel (1994) a également constaté que les croyances dans les complots étaient liées à l'anomie. (beliefs in conspiracies)

L'autoritarisme[modifier | modifier le code]

L'autoritarisme se reflète le plus dans les croyances de complots spécifiques. Les personnes dirigées vers l'autorité ont tendance à reprocher aux groupes marginalisés qu'ils sont responsables de leurs problèmes.

Les personnes qui ont ce trait de manière proéminente peuvent être repérées par des leaders charismatiques de groupes sociaux contestataires et d'autres groupes haineux qui exposent les problèmes de notre société en rejetant la faute aux groupes minoritaires.

Estime de soi[modifier | modifier le code]

Moins l'estime de soi sera forte, plus la tendance à croire aux théories de complot spécifiques sera forte. D'ailleurs, les personnes ayant une faible estime d'eux-mêmes peuvent blâmer certains individus ou groupes pour les considérer comme responsables de leur problèmes. Ceci leur rend la tâche plus facile pour eux car il ont la possibilité de faire un rejet mutuel de leur responsabilités.

L'impuissance[modifier | modifier le code]

Pour les personnes qui se sentent impuissantes, les croyances en des conspirations spécifiques leur permettent d'éviter de penser que le monde est chaotique. Au lieu de cela, ils peuvent croire que des forces secrètes sont en opération, ce qui les aide à comprendre pourquoi ils n'ont pas le pouvoir de contrôler leur propre vie.

Les adhérents aux théories de complots sont des personnes anxieuses (Grzesiak-Feldman, 2013) et des personnes au sentiment d'impuissance (Abalakine-Paap, Stephan, Craig et Gregory, 1999).

Les théories du complot séduisent les personnes se percevant en marge de la société. La place qu'elles occupent les amène à penser que les explications officielles des événements ne suffisent pas. Elles peuvent également être tentées de croire que des forces indépendantes de leur volonté influencent leur vie.

Ces personnes seront plus sensibles au stress, au sentiment d’impuissance et de dépossession.

Pour ce qui est de l’impuissance politique, il s’agit ici de ressentir un sentiment d’asymétrie avec les politiques, que les personnes jugent comme possédant trop de pouvoir. Celles-ci peuvent même éprouver le besoin de posséder des armes qui leur redonneront plus de pouvoir.

Les traits de caractère corrélés aux attitudes face à l'existence de complot[modifier | modifier le code]

Monde malveillant[modifier | modifier le code]

Croire que le monde est contre nous amène à avoir des attitudes spécifiques face à l'existence de complots.

Les gens peuvent croire aux conspirations en général parce que croire que le monde est dominé par les forces du mal est cohérent avec leur vision négative du monde Les gens qui considèrent le monde comme un endroit malveillant peuvent souscrire à des conspirations qui leur permettent de diriger leur colère contre des individus en particulier qu'ils croient vouloir leur nuire. (Alabakina)

Bien que certains avancent que leurs bonnes connaissances justifient leur méfiance, cela ne s’avère pas nécessairement vrai. En effet, l’une des caractéristiques d’un croyant au complotisme est aussi la méfiance généralisée. Elle consiste en une vision négative des relations humaines tant envers les individus qu’envers les institutions. Le monde est perçu comme dangereux et hostile et les théoriciens du complot soutiennent également que la politique a la première place dans la société dans laquelle ils vivent [3]

Tolérance de l'ambiguïté[modifier | modifier le code]

Les personnes qui ont une faible tolérance à l'ambiguïté peuvent préférer les explications simplifiées que les théories du complot offrent souvent aux multiples explications fournies par les autorités légitimes.

Ceux qui préfèrent ne pas analyser les causes des événements dans le monde qui les entoure peuvent aussi être attirés par les théories du complot.

Les théories fournissent des attributions causales toutes faites pour des événements qui pourraient autrement sembler complexes. Attribuer certains de nos problèmes internationaux à d'autres groupes ou citoyens fournit une explication simplifiée d'un ensemble complexe d'événements. (alabakina)

Complexité de l'attribut[modifier | modifier le code]

Dans le même ordre d'idées que la tolérance à l'ambiguïté, de nombreuses théories de conspiration offrent des explications simplifiées d'événements complexes qui peut plaire aux personnes qui préfèrent la simplicité cognitive à la complexité. En ces termes de Groth (1987), une "théorie du complot ... permet de réduire la complexité" rapporte au fait que ne pas analyser les causes des événements dans le monde qui les entourent amènent les personnes à croire aux théories de complot [4].

Besoin de connaissance[modifier | modifier le code]

Les personnes qui ne ressentent pas le besoin de connaissances peuvent trouver plus simple d'accepter les théories du complot comme explications de divers événements complexes que d'affronter les ambiguïtés et les subtilités du monde réel. (alabaina)

Les croyances en matière de complot ne semblent pas être fondées sur des processus cognitifs rationnels. Au lieu de cela, il est soutenu qu'ils sont fondés par les traitements émotionnels et intuitifs (van prooijen & douglas).

Autres traits caractéristiques des théoriciens de complot[modifier | modifier le code]

L'hostilité[modifier | modifier le code]

L'hostilité est une variable diffuse quant à la croyance aux théories de complot. La colère et le ressentiment des personnes hostiles peuvent les amener à croire au fait que d'autres conspirent contre eux (Moscovici, 1987). Pour ces personnes, les citoyens qui les entourent sont sujets à leur faire du mal, elles doivent alors se protéger. De ce fait, les personnes hostiles auront une tendance générale à croire aux théories de complot

L. Robins et Post (1997) ont mis en avant que l'hostilité est également caractéristique de la paranoïa politique.

Confiance[modifier | modifier le code]

Les théories du complot séduisent les personnes se percevant en marge de la société de par le fait qu’elles se sentent plus exclues que les autres personnes occupant une position autre que la leur. Elles seront également plus sensibles au stress, au sentiment d’impuissance et de dépossession.

Le peu confiance que certains accordent en autrui les amènent à croire que d'autres sont de connivence contre eux, ce qui peut les prédisposer à approuver l'existence de complots en général. Une croyance dans les conspirations en général appuierait leur vision du monde (Goertzel, 1994).

Locus de contrôle[modifier | modifier le code]

En fonction du locus du contrôle interne ou externe, les approches aux théories du complots sont différentes.

En effet, le locus de contrôle interne concerne l'influence exercée par des personnes puissantes qui possèdent un contrôle qui ne peut, selon eux, être contré.

Une valeur élevée du locus de contrôle externe informe sur le fait que les personnes croient en de nombreux événements dans le monde étant hors de leur contrôle. Selon elles, ce sont des personnes sans nom et puissantes qui dictent le cours des événements et qui ne peuvent être contrées. Ils peuvent préférer des croyances générales en matière de conspiration à des croyances en des conspirations spécifiques parce que le fait de concéder des conspirations spécifiques implique que des individus particuliers sont responsables d'événements dans le monde.

Enfin, l'expérience de l'incertitude subjective prédit une croyance conspirationnelle accrue, à condition que les percepteurs considèrent les autorités impliquées comme immorales [5] ; Whitson, Galinsky et Kay, 2015).

Les personnes qui sont méfiantes, hostiles et qui ont des scores élevés sur le locus de contrôle externe partagent une vision du monde commune. Ainsi, le sentiment d’un manque de contrôle accroît la confiance des gens dans les théories du complot organisationnel (Whitson & Galinsky, 2008) et des théories du complot politique (Van Prooijen & Acker, 2016).


  1. Abalakina-Paap, M., Walter G.S., Craig, T., Gregory, W.L. (1999). Beliefs in Conspiracies. Political Psychology, 20 (3).
  2. Abalakina-Paap, M., Walter G.S., Craig, T., Gregory, W.L. (1999). Beliefs in Conspiracies. Political Psychology, 20 (3).
  3. Anthony Lantian, Croyez-vous aux théories du complot ? Psychologie sociale croyances conspirationnisme, PUG
  4. Abalakina-Paap, M., Walter G.S., Craig, T., Gregory, W.L. (1999). Beliefs in Conspiracies. Political Psychology, 20 (3).
  5. Van Prooijen et Jostmann, 2013